Cette farce, car c’en est une, est une métaphore. Derrière la déraison, la dérision et le rire se cachent les fractures du monde d’aujourd’hui, avec comme toile de fond : le Chili. La situation initiale est des plus grotesques : deux exhibitionnistes se disputent le banc public qui fait face à un collège de jeunes filles… Les morceaux du puzzle s’assemblent peu à peu, devant nous. Nous découvrons que ces deux pitres n’exhiberont rien, en tout cas pas ce que nous attendions… Leur confrontation va révéler la conscience amère de l’échec et la découverte que les plus belles idées ont été perverties par ceux qui avaient la charge de les appliquer. Pour survivre dans ce nouvel ordre des choses, il faut se travestir, se fondre dans le paysage, perdre son identité, tricher avec soi-même comme avec l’autre, de plus en plus, être constamment « en représentation »… A défaut de quoi, le couperet menace de s’abattre. Un rituel s’installe entre le vrai et le faux, entre le dire ou ne pas le dire.
De : Marco Antonio de la Parra
Traduction : Denise Laroutis
Mise en scène et interprétation : Olivier Jeannelle et Laurent Pérez
Photos : Patrick Moll